La
vérité, rien que la vérité, toute la vérité…
Bamba Koté*
bambakote@hotmail.com
28.07.2010
Nous
avons lu avec beaucoup d’attention et d’intérêt, l’interview que le capitaine
Pansau Intchama a accordé à Mr Fernando Casimiro, administrateur du
très célèbre site internet « didinho.org ».
Dans cette interview, diffusée en deux parties et intitulée
« o meu encontro com o capitão Pansau Intchama », le désormais très
célèbre capitaine a fait des déclarations très fracassantes même si, du reste,
elles sont très intéressantes et très édifiantes sur les événements qui ont
rythmés la vie politico judiciaire de notre pays les 01 et 02 mars 2009.
En effet, après que le capitaine Pansau Intchama ait rompu
le silence, nous nous attendions tous à ce que la machine judiciaire de notre
pays soit mise en branle par le procureur général de la république, le Dr
Amine M Saad. Dans tous les cas, le peuple bissau-guinéen attend toujours
avec beaucoup d’impatience que les choses bougent enfin. Il faut cependant dire
que cette attente est teintée de pessimisme, car personne ne croit ou ne veut
croire que le ministère public aura le courage politique « judiciaire tout
court » d’enclencher une action judiciaire pour faire éclater au grand jour la
vérité, rien que la vérité et toute la vérité sur cette affaire dramatique qui a
ternie a jamais l’image de notre pays.
Désormais, le procureur de la république a tout les éléments
et arguments juridiques nécessaires pour sanctionner les auteurs des événements
sanglants du 01 et 02 mars 2009.
De quoi, le procureur général de la république a-t-il peur ?
Aura-t-il la volonté de jouer le jeu auquel le Capitaine
Pansau Intchama semble l’inviter (je vais payer pour le crime, mais je ne serai
pas le seul)?
Quel rôle le Portugal, pays hôte du capitaine Pansau
Intchama peut et doit-il jouer dans cette histoire ?
Il est vrai que l’ancienne puissance coloniale ne peut
s’autosaisir de cette affaire qui s’est déroulée sur le territoire nationale
d’un Etat souverain, mais il faut quand même reconnaitre que le pays de Salazar
se doit de faire un petit effort, ne serait ce qu’au nom des liens historiques
qui unissent nos deux peuples. Même si, il faut le signaler, le Portugal n’est
pas obligé de faire le moindre geste relativement à ce sujet.
Toutefois, celui qui doit prendre sa responsabilité, dans
cette affaire « du capitaine Pansau Intchama » est belle est bien le procureur
général de la république, le Dr Amine M Saad. Mr le procureur, le peuple se
demande encore et toujours pourquoi vous n’ouvrez pas une information judiciaire
contre le Capitaine Intchama afin qu’il réponde de ses actes et par la même,
éclaire la lanterne des Bissau-guinéens.
De grâce ne nous dis pas que vous allez attendre le retour
du capitaine à Bissau pour l’entendre! Parce que malgré la comédie de ce
dernier,
(Telefonou, no modo
alta-voz e pude ouvir, do outro lado da linha alguém atender.
- General, i ami
Pansau! General, sou eu
o Pansau!
Ah, Pansau, cuma ku
sta?! Ah, Pansau, como é que estás?!)
il n’aura pas le courage de
revenir volontairement à Bissau pour être auditionné par les autorités
judiciaires. Je me permets volontairement et très modestement de rappeler à Mr
le procureur général de la république au cas où il l’aurait oublié, qu’entre la
Guinée-Bissau et le Portugal, existe un accord judiciaire. Mr le procureur
général de la république, cet instrument juridique vous donne des prérogatives
entres autres qui vous permet d’envoyer une simple lettre rogatoire ou
d’envoyer une commission rogatoire auprès de votre collègue portugais pour
pouvoir entendre ou a défaut permettre au procureur général de la république
portugaise d’entendre ne serait ce qu’a titre de témoin le capitaine Pansau
Intchama au Portugal. Les termes de cet accord judiciaire permettent aussi bien
au procureur général de la république du Portugal que celui de Bissau d’entendre
sur le fond du dossier le Capitaine Pansau Intchama.
Rappelons que le capitaine Pansau Intchama est la première
personne parmi toutes celles qui sont soupçonnées d’avoir participé à
l’assassinat du président João Bernardo Vieira, a avoir reconnu et confirmé
publiquement son implication. « Estávamos,
estivemos todos em casa do ex-presidente Nino Vieira nessa noite….»
Cette petite phrase continue encore de sonner dans l’oreille
de toutes les personnes dotée de bon sens et qui se préoccupe de justice et
d’égalité dans notre pays.
Ce jeune capitaine est un criminel de la première heure qui
ne mérite pas, ainsi que d’autres qui sont toujours en activité au sein de notre
armée nationale de porter la tenue militaire de la patrie de Cabral encore
moins de porter sur leurs épaules et leurs poitrines pleine de haine les galons
et les insignes de nos forces armées révolutionnaires du peuple.
L’interview du capitaine Intchama, même si elle ne nous a
donné aucune information que nous n’avions pas déjà lu sur le célèbre site
internet Didinho.org, a quand même le mérite de confirmer tout ce que nous
soupçonnions et pensions de cette tragédie qui a failli décapiter notre pays les
1 et 2 mars 2009.
Le capitaine Pansau Intchama, nous prend pour des demeurés,
pire que des gens qui ne réfléchissent pas. En accordant cette interview, le
capitaine Pansau Intchama se disait surement que ceux qui le liront ne sont pas
aussi intelligents que lui. Il se trompe, car nous sommes aussi intelligent,
sinon plus que lui. Il se trompe vraiment s’il pensait que nous allions gober
son histoire sans réfléchir pour ensuite lui envoyer des fleurs. Non mon
capitaine, c’est trop facile. Nous avons aussi appris comme vous, à détecter le
mensonge, à lire entre les lignes et au-delà, a comprendre ce qu’on ne nous a
pas dis. Nous savons aussi reconnaitre ceux qui veulent nous manipuler ou nous
mettre en mal les uns les autres. Nous avons compris mon capitaine que dans
votre interview, vous étiez animé par la simple volonté de nuire a un certain
nombre de militaires et de politiques dont notamment le président de la
république Malam Bacai Sanhá, que vous accusez nommément d’être celui, par la
discision de qui, le général Zamora Induta est toujours maintenu en prison. En
même temps, mon capitaine vous essayez de protéger d’autres militaires et hommes
politiques qui pourtant, sont connus de tout bissau pour être vos protecteurs et
parrains. Ce n’est pas sérieux mon capitaine et intellectuellement c’est
malhonnête de votre part. Les Bissau guinéens ont besoin de connaitre la vérité
sur les événements qui se sont succédés dans le pays et non de connaitre votre
histoire a vous.
Nous sommes d’accord avec vous quand vous nous aviez donné
le nom du général qui était avec vous dans la résidence du président João
Bernardo Vieira et nous vous prenions au sérieux. Mais il ne faut pas aussi
oublier, de nous donner le nom des commanditaires de ce lâche assassinat.
Qui a orienté les militaires vers le président João B
Vieira?
Qui a déclaré devant la presse juste après la mort du
général Tagmé B Na Waie que c’est le président João B Vieira qui est derrière
cet assassinat, sans qu’aucune commission d’enquête ne soit préalablement mise
en place pour aboutir à sa culpabilité?
Pourquoi mon capitaine au moment où on renforçait la
sécurité du premier ministre, chef du gouvernement, celle du président João
Bernardo Vieira n’avait pas été prise en compte alors que c’est lui qui incarne
l’Etat dans son sens le plus noble du terme?
Ecoutez mon capitaine !au vu de toutes ces questions sans
réponse. Je ne me permettrai pas de dire que la mort du président João B Vieira
est un meurtre sur commande, permettez- moi quand même de me demander
à qui profite ce crime ?
Ma recherche de vérité va au delà des cas Nino Vieira et
Tagmé . Elle prend en compte tous les actes criminels qui ont été posés dans
notre pays par des énergumènes pires que le capitaine Pansau Intchama. Lui au
moins, a eu le courage de dire a qui veut l’entendre qu’il a participé a
l’assassinat du président Nino Vieira. Les autres nous, nous attendons de vous
que vous fassiez preuve de beaucoup de courage et que vous disiez à la face du
monde les actes criminels que vous aviez commis avant de jouer à l’innocent en
ameutant la communauté internationale en votre faveur.
Vive la justice
Vive la liberté d’expression
Vive la Guinée-Bissau
*
Diplômé
en relations internationales
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